TEASER
Un homme ouvre un fichier sur Fox Mulder. Nous voyons ensuite un film 8mm datant au moins d'avant 1970, sur Fox et Samantha Mulder quand ils étaient jeunes. Pendant le film, on entend Morris faire ses commentaires. Dans le film, on voit Mulder et Samantha prêt à aller passer l'Halloween, Mulder en Spock de Star Trek, et Samantha en fée. On voit Mulder essayer maintes fois de recoller ses oreilles qui tombent tout le temps, puis s'impatienter et les piétiner. On voit ensuite sa mère le prendre par le bras et tous prennent la pose devant la caméra. Gros plan sur Samantha, et l'image disparaît.
MORRIS: Il était une fois, un type qui portait le nom invraisemblable de Fox Mulder. Ses débuts dans la vie furent plutôt heureux et sans histoires. Il avait des parents qui l'aimait, et une mignonne petite sœur. Il avait un toit au-dessus de sa tête, il ne lui manquait pas un orteil et il était vacciné contre toutes les grippes. Autant dire qu'à part ce prénom bizarre dont il était affublé, Fox, c'est à dire renard, il menait une vie à peu près normale. Mais le destin un jour décida de donner un grand coup de pied dans les tibias de ce gamin en s'en prenant à sa sœur. Un beau matin, elle disparue, tout simplement.
La caméra montre tous les certificats et les diplômes de Mulder sur le mur, ainsi que quelques affiches. Ensuite, elle s'arrête sur la carte d'identification au nom de Fox Mulder, épinglé sur la chemise d'un homme. La caméra remonte jusqu'à sa figure, et on reconnaît Morris.
MORRIS: Alors Fox pris son courage à deux mains et travailla. D'arrache pied, si j'ose dire. Il
fut le premier de sa promotion à Oxford, et idem à l'Académie du FBI. Ce travail acharné n'était pas spécialement consacré à sa sœur, c'était plutôt une façon de la chasser de son esprit. En fin de compte, c'est lui qui finit par perdre l'esprit. Et il ne l'a jamais retrouvé. Fox Mulder a fichu en l'air sa carrière, perdu le respect de ses supérieurs et de ses amis. Et maintenant, il passe son temps à brandir son poing vers le ciel en marmonnant dans sa barbe des histoires de complot mondial. Si vous voulez mon avis, il
est à deux doigts d'arpenter la rue en poussant un landau rempli de boîtes de conserves.
Mais maintenant, tout ça va changer.
SCÈNE 1
Dernière scène de Dreamland I. À la station de gaz, Mulder est arrêté, menotté et embarqué dans une voiture. Scully observe, l'air sceptique. Morris la rejoint.
MULDER: Salaud! Dites-lui la vérité. Il n'est pas moi, Scully! Scully! Scully! Je suis Mulder!
MORRIS: Maintenant tu me déteste, hein? Dana, je suis désolé de t'avoir mouchardé à Kersh, mais... j'avais très peur que tu gâtes ton job!
SCULLY: Tu as fais ce qu'il fallait faire, Mulder.
MORRIS: Tu crois?
SCULLY: Ça fait des années que je te dis que tu devrais respecter le règlement.
MORRIS: Un autre homme est né!
Scully observe le véhicule qui emmène Mulder.
SCÈNE 2
Dans la Zone 51. Mulder est emmené dans un couloir jusqu'à une cellule par deux gardes. Il a des menottes aux pieds. Les gardes l’enferment dans la cellule faite de Plexiglas.
MULDER : Hé! Vous allez quand même pas me laisser ça aux pieds, non? Retirez-moi ça les
gars!
Les gardes s’en vont en l’ignorant. Lana Chee, l’Indienne âgée qui avait pris la place du pilote, le capitaine Robert McDonought dans la première partie, se trouve dans la cellule voisine. Elle fume une cigarette.
LANA CHEE : (en riant) T’es coincé, t’ira nulle part, mon pot. Toi et moi, on a officiellement
disparu de la circulation. Je dirais qu’on est dans la merde jusqu’au cou.
MULDER : Qui êtes-vous ?
LANA CHEE : Nom de code Maverick. Je crois que c’est pas demain la veille que je tirerai sur
le manche.
MULDER : Vous vous sentez bien madame ?
LANA CHEE : ( offensée ) Madame ? Et mon cul, c’est du poulet, p’tit con ?
SCÈNE 3
SIEGE DU FBI
WASHINGTON
Au FBI, Morris joue une partie de golf sur son ordinateur. Captivé par le jeu, il
« parle » à sa balle.
MORRIS : Non, non, non. Là, là, là ! Oh ! ! ! Oh!
La balle entre dans le trou.
MORRIS : C’est moi Tiger Woods ! ! !
Morris ferme son ordinateur et Scully arrive dans la pièce avec une boîte et commence à y empiler diverses choses qui se trouvent sur son bureau. Elle n’a pas l’air contente.
MORRIS : Alors, que t’a dit Kersh ?
SCULLY : Il a dit que j’étais une tête de mule, insubordonnée et dénuée d’esprit d’équipe, et le
FBI n’a nul besoin d’agent dénués d’esprit d’équipe.
MORRIS : Quelles conneries ! Et après ?
SCULLY : Deux semaines de suspension non payées.
MORRIS : Non, Scully, tu es sérieuse ? Oh ! Qu’est-ce qui se passe ?
Scully se dirige vers la porte avec ses affaires.
SCULLY : A dans deux semaines.
MORRIS : Dana ? Que penserais-tu d’un bon dîner fait maison pour oublier tout ça ? Disons
chez moi, à huit heures ?
Scully ne dit rien, et semble réfléchir. Puis elle lui fait un petit signe de tête affirmatif et s’en va. Morris retourne à sa partie de golf.
MORRIS : Je crois que je lui plaît.
SCÈNE 4
Dans la Zone 51. Mulder est étendu sur le lit de camp dans la cellule. Lana Chee a l’air
de lui parler depuis longtemps à en juger par l’air exaspéré de Mulder.
LANA CHEE : J’étais la, avec derrière moi ce petit blanc bec de copilote à peine sorti de l’œuf,
et je me disais, nom de dieu, je vais donner à ce freluquet la pétoche de sa vie. Alors je
plante mes étrons dans les flancs de la bête, et je me mets à jouer à cache-cache avec mon ailier droit, Buzzsaw. Quand Buzzsaw…
MULDER : Maverick, tu voudrais pas…
LANA CHEE : Silence ! Buzzsaw arrive sur mon point zéro. Pile sur mon point zéro. Et quand
Buzzsaw arrive sur ton point zéro…
MULDER : Maverick… !
LANA CHEE : … c’est pire que la mouche du coche.
MULDER : Maverick !
LANA CHEE : Impossible de se débarrasser de lui, il te colle au train.
MULDER : (Vraiment de mauvaise humeur) Hé ! HÉ ! Grand-mère géronimo, tu vas te
décider à avaler ton calumet ? ? ?
LANA CHEE : Tu es ma chose, maintenant, tête de nœud.
Elle se lève et jette sa cigarette dans la cellule de Mulder. Furieux, celui-ci se lève et tente d’attraper le cou de Lana Chee. Elle commence à rire de lui. Un garde entre et ouvre la cellule de Mulder.
GARDE : Le Général Wegman désire vous voir.
*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
Dans le bureau du Général Wegman. Mulder est assis en face de Wegman. Jeff et Howard sont près de lui.
WEGMAN : Fletcher, vous êtes un fin renard. C’est tout ce que je peux dire.
JEFF : Tu nous as fait marcher. Pourquoi tu ne nous a pas dit dès le début ce que tu faisais ?
Mulder paraît confus.
MULDER : Précisez ?
WEGMAN : Ce n’est pas la bonne. La boîte noire. Vous avez remplacé l’enregistreur de vol.
Celui-ci vient de…
HOWARD : D’un vieux F-111, mon Général. Bon pour la casse.
JEFF : Vous avez donné au FBI une fausse boîte noire. Pourquoi ? Morris ! Si tu voulais mener
le FBI en bateau, pourquoi tu nous as rien dit ?
MULDER : Je n’avais pas confiance en vous. Il y a une fuite dans notre dispositif de sécurité,
messieurs, et je crois savoir que c’est l’un d’entre vous. C’est pourquoi j’ai décidé d’approcher seul l’agent Scully tout seul pour découvrir l’identité de son contact. Malheureusement, son partenaire, l’agent… Mulder, a tout gâché en s’en mêlant.
HOWARD : Pourquoi vous ne nous avez pas tout dit après coup ?
MULDER : Je savais que vous ne me croiriez pas avant de l’avoir découvert vous-mêmes.
HOWARD : Donc, le véritable enregistreur de vol est à l’abri.
MULDER : Oh, oui, sans doute.
HOWARD : Et vous allez nous le remettre.
MULDER : (en riant) Oui, bien sûr !
WEGMAN : C’est bien ce que je disais, vous êtes un fin renard ! Je regrette de ne pas pouvoir en
dire autant de certain de vos collègues, qui répandent des rumeurs et procèdent par insinuation. Ou bien qui profèrent de dangeureuses accusations.
HOWARD : La conduite de Morris semblait pourtant confirmer…
WEGMAN : Vous aurez à vous expliquer devant la commission disciplinaire de Washington. Je
leur ai déjà conseillé de vous infliger un blâme pour cette action. Estimez-vous heureux que je ne vous mette pas aux arrêts.
SCÈNE 5
Dans l’appartement de Mulder. Morris entre en transportant deux sacs d’épicerie. Il inspecte l’appartement d’un œil critique.
MORRIS : Aaahhh…
Morris dépose les sacs dans la cuisine et en sort trois chandelles. Il entre dans le salon.
MORRIS : Une petite lumière d’ambiance pour la chambre…
Il regarde autour puis s’arrête.
MORRIS : Ah ! Pas de chambre…
Morris se dirige vers une pièce fermée. Il tente d’ouvrir la porte. Rien. Elle refuse d’ouvrir. Il fait une deuxième tentative. Toujours rien. Il réessaie une troisième fois en tirant vraiment fort, et plusieurs boîtes et magazines lui tombent presque dessus. La pièce en est remplie.
MORRIS : Cet idiot ne s’est pas couché depuis plus de dix ans !
SCÈNE 6
RÉSIDENCE DES FLETCHER
RACHEL, NEVADA
Mulder entre dans la cour de la maison des Fletcher. Toutes les affaires de Morris sont dans l’allée. Chris, la fille aînée de Morris et de Joanne, sort de la maison. Mulder essaie de lui parler le plus amicalement possible.
MULDER : Salut Chris ! Au fait… ton… ton… ton truc dans le nez…
Il s’interrompt et voit qu’elle porte déjà la boucle d’oreille sur son nez. Mulder, surpris, touche l’anneau du bout des doigts.
CHRIS : Ouche ! Laisse ça !
Terry, le frère de Chris, sors également de la maison pendant que Chris s’en va.
MULDER : Terry, fiston ! Hé ! Terence ! Excuse-moi. Ça va ?
TERRY : Maman dit qu’elle va demander une ordonnance de référé contre toi.
Il s’en va, et Mulder lui envoit la main, tentant de paraître comme étant un père attentionné, mais on sent quand même le sarcastisme habituel de Mulder dans son geste. Mulder entre dans la maison. Il regarde par la fenêtre et voit un homme qui le surveille. Joanne arrive en arrière de Mulder.
JOANNE : Qu’est-ce que tu fais dans cette maison ?
MULDER : Joanne…
JOANNE : Tes affaires sont à l’extérieur. Prends-les et disparaît !
MULDER : Joanne, écoute-moi, il faut que je te dise quelque chose.
JOANNE : J’en ai assez entendu ! J’en ai marre d’écouter tes mensonges. Va les raconter a ta
chère putain, cette Scully, ou je-sais-pas-quoi.
MULDER : Dana Scully, agent spécial Dana Scully.
JOANNE : Putain spéciale Dana Scully.
MULDER : C’est ma partenaire, Joanne.
JOANNE : C’est moi, normalement, ta partenaire.
MULDER : Écoute, mon nom n’est pas Morris Fletcher, c’est Fox Mulder, agent spécial Fox
Mulder, du FBI. Dana Scully est ma partenaire et ma collaboratrice. Je n’ai jamais été ton mari, nous ne sommes pas mariés, nous sommes des étrangers et j’ai une toute autre vie que je m’efforce désespérément de retrouver.
JOANNE : Tu sais, Morris, les hommes qui traversent la crise de la quarantaine se contente en
général de s’acheter une voiture de sport. Il ne s’affuble pas du nom absurde de Fox !
MULDER : Je… je voudrais que tu regardes par la fenêtre, s’il te plaît, vient avec moi et regarde
par la fenêtre. Tu vois cette voiture, là ? Tu vois les deux hommes qui sont à l’intérieur ? Ils sont la pour moi. Ils me surveillent, m’espionnent. Je ne sais pas si ton mari te l’a jamais dit, mais il a un travail très dangereux et les deux types qui sont dans la voiture me prennent pour lui, comme toi. Et ils n’ont pas confiance en moi, alors un faux pas, et je disparais. Ce qui veux dire que ton mari lui aussi disparaîtra si jamais je suis incapable de remettre les choses dans un état a peu près normal. Est-ce que tu comprends ce que je te dis ?
JOANNE : Morris, tu sais, si tu n’aimes pas l’homme que tu es devenu, je ne te le reproche pas.
Mais cette… fuite hors de la réalité n’est pas une solution. Accepte ce que tu es, aussi moche et abjecte que ça puisse paraître.
SCÈNE 7
Dans l’appartement de Mulder, Scully frappe à la porte. Morris répond et il porte un tablier.
MORRIS : Parfaitement a l’heure ! Bienvenue !
Scully regarde autour d’elle et jette fait une mine surprise en voyant l’appartement si propre.
SCULLY : Wow ! Mulder !
Morris prend le manteau de Scully.
MORRIS : Ça te plaît ? Oui, je me suis dit qu’il était temps que j’arrête de vivre comme un vieil
étudiant. Je t’en pris, tu peux le visiter. C’est par la.
Il l’entraîne vers la chambre qui est maintenant digne d’un hôtel.
SCULLY : J’ignorais que tu avais une chambre, maintenant !
MULDER : Ah oui ? Il fallait bien que j’aie un endroit pour me détendre tout en lisant le Sunday
New York Times, non ?
Il invite Scully a s’asseoir sur le lit.
SCULLY : Euh… Ah non, je te remercie…
MORRIS : Oh ! Allons, juste pour l’essayer ! Allez, je t’en pris…
Il la tire vers le lit. Elle s’assoit, et ils tombent tous les deux par en arrière sur le lit
d’eau.
SCULLY : Oh !
MORRIS : Whoa !
La réflexion de Morris et de Scully sur le miroir installé au plafond montre l’image des deux agents du FBI, Mulder et Scully.
SCULLY : Mulder…
MORRIS : Je me demande si je ne lirais pas le New York Times a l’envers…
Morris se tourne sur le côté, se mettant face à Scully.
MORRIS : Tu détestes.
SCULLY : Non, je ne déteste pas.
MORRIS : Tout va bien alors ! Ne file pas !
Morris se lève et retourne à la cuisine. Il prend la bouteille de champagne et deux coupes, et s’en retourne en dansant et en chantant.
MORRIS : (en chantant) Faisons l’amour, faisons l’amour, faisons l’amour, faisons l’amour…
Oh, ce soir c’est le grand soir…
Il entre dans la chambre en refermant la porte avec son pied.
*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
Dans la chambre où Morris s’est installé, celui-ci est en train de rire et boit du champagne avec Scully.
MORRIS : Tiens, prends ça.
SCULLY : Tu sais ce qui serait vraiment marrant ?
MORRIS : Quoi ?
Elle sort ses menottes et les lui mets devant la figure.
MORRIS : Oh oui ! Moi d’abord ?
SCULLY : Toi d’abord.
Morris prend les menottes et attache son poignet gauche avec un des barreaux de la
« tête » du lit.
MORRIS : Wow… Première fois. Et maintenant ?
Il se retourne vers Scully, et se retrouve face à face avec l’arme de celle-ci.
SCULLY : Vous n’êtes pas Mulder.
MORRIS : Quoi ?
Le bouchon de la bouteille de champagne qu’il tient dans les mains saute et la mousse sort de la bouteille.
MORRIS : Ma biche….
SCULLY : (sur un ton beaucoup moins aimable) Encore un « ma biche » et vous pisserez dans
un cathéter. Vous vous appelez Morris Fletcher. C’est Mulder qui s’est fait arrêter dans le désert et il a dit la vérité a votre sujet. Qu’est-ce qu’on doit faire pour tout ramener à la normale ?
MORRIS : Si je le savais… Je ne le ferais même pas si je le pouvais ! Tu as vu ma femme ? Tu
crois que j’ai envie d’y retourner ? Deux gosses qui sont prêts à me tuer pendant mon sommeil pour toucher la prime d’assurance à l’emprunt de 400 000 $ pour une maison qui est estimée à 426 ! Et mon travail, non d’un chien ! Tu crois peut-être que ce travail tient du vaudou et de la magie noire ? Si tu voyais la paperasserie !
SCULLY : Vous avez fini ?
MORRIS : En ce qui me concerne, ce qui nous arrive est un cadeau tombé du ciel. D’autre part,
personne ne te croira, alors on ferait mieux de s’habituer l’un à l’autre.
SCULLY : (Sur un ton sarcastique) Ou alors je n’ai qu’à vous descendre… ma biche.
MORRIS : Je te répète que je n’ai aucune idée sur la façon de revenir à la normale !
SCULLY : Que savez-vous de l’homme qui a contacté Mulder et qu’il devait voir dans le
désert ? Savez-vous au moins comment on peut joindre cet homme ?
MORRIS : J’en ai pas la moindre idée, je n’ai pas de réponse ! Désolé ! Tu n’as pas de chance.
Le téléphone sonne. Ils attendent et le répondeur se déclenche.
RÉPONDEUR : (Voix de Morris) Allo, bonjour, je suis très occupé en ce moment, je reçoit une
invitée d’honneur. Laissez un message et je vous rappellerez.
Morris paraît embarrassé.
HOMME SUR LE RÉPONDEUR : Agent Mulder, je fais une dernière tentative. Êtes-vous
intéressé oui ou non par les informations ultra secrètes que je tiens à votre disposition ? Si vous êtes là, décrochez s’il vous plaît.
Scully fait signe à Morris de décrocher. Il prend le téléphone et le tient de manière à ce que Scully puisse également entendre.
MORRIS : Mulder.
HOMME : Agent Mulder, écoutez-moi très attentivement.
SCÈNE 8
RÉSIDENCE DES FLETCHER
16h45
Dans la maison de Fletcher. Mulder est assis sur une chaise près de la fenêtre et observe le véhicule stationné dehors, non loin de là. Joanne arrive par derrière.
JOANNE : Bon, je crois que l’ont a donné assez de sujet de conversation à nos voisins. Je
comprends pas. D’abord tu étais impatient de t’éloigner de moi, et maintenant tu ne veux plus t’en aller.
MULDER : Où pourrait-on aller ?
JOANNE : Comment ça ?
MULDER : Tu avais raison. On devrait sortir de cette maison. Aller dans un bar où il y a plein
de monde.
JOANNE : Un bar où il y a plein de monde ?
MULDER : Mm-hmm.
JOANNE : À Rachel, Nevada ?
MULDER : (en souriant) Qu’est-ce que tu en dis ?
SCÈNE 9
C’est la nuit. Scully et Morris sont à l’intérieur de la voiture, dans le stationnement d’un bar/hôtel.
SCULLY : Aller, on fait une dernière répétition.
MORRIS : J’entre là, tout seul, comme il m’a demandé de le faire, et il portera une casquette
bleue à la Buffalo Bills.
SCULLY : Et ?
MORRIS : Et j’essaie de me glisser par la porte de derrière, et ta-ta-ti, et ta-ta-ta…
SCULLY : Allez-y.
MORRIS : On ne peut pas tout recommencer ? Reprendre là où on en était avant les menottes ?
Scully dégaine son arme.
MORRIS : Mais cette fois ci on saute ta scène…
Morris entre dans le bar et commence à regarder autour. La caméra montre Mulder et Joanne assis au bar dans le même établissement. Mulder observe autour de lui.
JOANNE : Tu n’attends pas quelqu’un par hasard ?
MULDER : Non, je te promets que je n’attends personne.
JOANNE : Parce que si tu es ici pour rencontrer quelqu’un et pas pour m’offrir un verre, tu me le
dis tout de suite que je puisse divorcer et avoir la maison.
MULDER : Je t’offre encore un verre ?
Mulder fait signe au barman de lui apporter un autre verre.
MULDER : Même chose.
Pendant ce temps, Morris rejoins l’homme à la casquette bleue. Il s’assoit en face de lui. C’est le général Wegman.
MORRIS : (amusé) C’est vous qui êtes là ?
WEGMAN : Asseyez-vous.
MORRIS : Ça alors, c’est pas croyable !
On revient à Mulder et Joanne. Mulder aperçoit Jeff et d’autres hommes en noir entrer dans le bar.
MULDER : Whoa… Ooohh, cette bière ne me réussi pas ! Attends-moi, je reviens tout de suite.
Il se lève. On revient à Wegman et Morris.
MORRIS : Vous avez saboté un OVNI ?
WEGMAN : Ne parlez pas si fort ! Je ne voulais pas qu’il s’écrase, agent Mulder. Je voulais
seulement désactiver le module furtif pour vous le montrer.
On rejoint Mulder, dehors, dans le stationnement. Mulder regarde les véhicules, et ouvre la portière du côté passager de la voiture de Scully.
MULDER : Scully.
SCULLY : Mulder ? C’est vraiment toi qui est là ?
Il entre dans la voiture.
MULDER : Qu’est-ce que tu fais ici ?
SCULLY : Je fais ce que je peux pour essayer de t’aider.
On revient à l’intérieur où Joanne attend impatiemment au bar. Ensuite, on voit la table où Wegman et Morris sont assis.
MORRIS : Pourquoi cet air si contrarié ?
WEGMAN : Vous me prenez pour un postier ou quoi ? Ce que vous êtes venus chercher est par
terre, près de vos pieds.
Morris regarde sous la table et vois le sac en papier brun contenant l’enregistreur de vol. Il sourit. La caméra coupe ensuite sur l’image de Joanne, dehors, cherchant son mari.
JOANNE : Morris ?
Elle le voit en compagnie de Scully dans la voiture. Elle entre précipitamment dans le bar et retourne à table, essayant de ne pas pleurer. Morris, sac dans les mains, salut Wegman, puis aperçoit sa femme. Il l’observe un instant, puis voit Jeff et les autres hommes. Il s’en va le plus discrètement possible vers les toilettes des hommes. Jeff s’approche de Joanne.
JEFF : Joanne ? Hé, qu’est-ce qui se passe ? Vous n’auriez pas vu Morris ?
Mulder entre dans le bar.
JOANNE : Et comment je l’ai vu…
Elle se lève, vide son verre de vin sur Mulder, puis s’en va.
JEFF : Hé, hé, whoa, doucement les amis, du calme. Qu’est-ce qui lui prend, Morris ?
MULDER : Je ne sais pas jouer mon rôle de mari.
JEFF : Attend, je vais lui parler.
Mulder va à la salle de bain et essaie de nettoyer son chandail. Il regarde dans le miroir et vois son reflet, dons Morris, tenant un sac en papier brun. Il se retourne.
MULDER : Donc, c’est vous qui voulez changer de vie avec moi. Ça comprend tout les coups de
pieds au cul je suppose.
Il ferme la porte des toilettes en prenant soin de tourner la serrure.
MORRIS : Non ! Non ! Vous ne ferez pas…
Mulder colle Morris sur le mur.
MULDER : Oh si je ferai !
MORRIS : Jeff est dehors.
MULDER : Et après ?
MORRIS : Si il nous voit ensemble, on est mort tout les deux. En particulier s’il voit cette chose.
Morris lève le sac. Mulder regarde à l’intérieur et vois l’enregistreur de vol.
MULDER : Vous allez donner ça à Scully immédiatement.
MORRIS : Vous devez avoir les oreilles bouchées par le cérumen, j’ai dit « Jeff est ici » Il n’est
pas question que je sorte de cet endroit avant lui, mais vous, vous allez très bien faire ça. Vous êtes son copain.
MULDER : Son copain ? Il a essayé de me couler ! Je crois que vous en savez quelque chose.
On revient à la table de Wegman. Il laisse un pourboire et se lève pour sortir du bar. Il voit Jeff et les autres.
WEGMAN : Non d’un chien !
Il s’en va également dans les toilettes, et aperçoit Mulder/Morris et Morris/Mulder.
MULDER : Hé !
WEGMAN : Hé !
*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
Un peu plus tard. Wegman sort du bar, observé par Jeff.
WEGMAN : Jeff.
JEFF : Général Wegman.
Wegman les entraînent à l’extérieur.
WEGMAN : Vous tous, suivez-moi.
JEFF : Mon général ? Qu’est-ce que…
WEGMAN : Là. Arrêtez cet homme.
Il pointe Mulder, le sac dans les bras, traversant le stationnement.
JEFF : Morris… attends !
Ils l’attrape par le bras.
MULDER : Salut les amis.
JEFF : Tu as quoi dans ce paquet, Morris ?
MULDER : Il y a… de la bière.
WEGMAN : Vous êtes sûrs que ce n’est pas un enregistreur de vol ?
MULDER : Non, c’est de la bière.
Jeff regarde dans le sac, et, effectivement, c’est de la bière. Ils regardent tous la voiture de Scully s’éloigner. Morris a le sac et est à l’intérieur de celle-ci.
MORRIS : Quelle bande d’idiots.
SCÈNE 10
Repaire des Lone Gunmen. Frohike sert des « huevos rancheros » à Langly et Byers. On dirait à s’y méprendre une petite scène familiale digne d’un soap-opera…
LANGLY : Mmm. More huevos rancheros.
FROHIKE : Mas huevos rancheros.
BYERS : Por favor…
La sonnette de la porte retentit.
SCULLY : Ouvrez.
La caméra de surveillance montre Scully et « Mulder » attendant de l’autre côté. Frohike ouvre les nombreux verrous, et fais entrer Scully et Morris.
FROHIKE : Mulder… si j’avais su que c’était toi, j’aurais mis plus de piment !
SCULLY : J’ai besoin de votre aide, d’urgence.
Langly prend l’enregistreur de vol.
LANGLY : Qui s’est écrasé ?
SCULLY : Qui, quoi, pourquoi. Je veux savoir tout ce qu’il y a sur cet enregistreur de vol.
BYERS : Il a la même forme et la même taille que le FDRs SR-71.
FROHIKE : En tout cas, ce n’est pas un modèle standart.
BYERS : (à Morris, qu’il prend toujours pour Mulder) Où avez-vous trouvé ça ?
SCULLY : Groom Lake, à l’extérieur de la Zone 51.
FROHIKE : Le pays des songes…
LANGLY : L’avion-espion Aurora.
SCULLY : Qu’est-ce que c’est ?
FROHIKE : Mouche cousue. Double top secret. Le seigneur des mouchards…
BYERS : L’Aurora est un avion supersonique de reconnaissance qu’on ravitaille avec de
l’hydrogène pâte.
LANGLY : Ou méthylcyclohéxane.
Morris, lisant la dernière parution du journal des Lone Gunmen, commence à rire.
FROHIKE : Qu’est-ce qui lui prend ?
MORRIS : Ce nom vous plaît ? Moi j’aurais préféré Aurora ou Boréalis.
FROHIKE : Mais qu’est-ce qu’il dit, de quoi il parle ?
BYERS : Mulder…
SCULLY : Ce n’est pas Mulder.
LANGLY : Huh ?
SCULLY : Nous croyons que le crash de cet appareil quelque soit sa nature et son origine, a eu
pour conséquence…
MORRIS : Je m’appelle Morris Fletcher. Je travaille à l’intérieur de la Zone 51. J’ai assumé
l’identité de Mulder à la suite d’une brèche dans le continuum espace-temps.
Les Lone Gunmen commencent à rire, croyant qu’il les fais marcher, puis reprennent leur sérieux en voyant que Scully, elle, ne rit pas.
MORRIS : Croyez-moi, les amis. Je ne suis pas lui. Oh, je vous adore les gars ! Je vous jure que
c’est vrai, je vous connais et vous admire. Oui, vous êtes mes héros, regarder les foutaises que vous écrivez !
BYERS : (sur la défensive) Nous dévoilons la vérité.
MORRIS : Oh, la vérité ! Bien voyons ! C’est ça qu’il y a de plus gênant avec vous, c’est que
non seulement vous croyez les bobards que nous inventons, mais en plus, vous les diffusez! Regardez-moi ça !
Il leur montre une des revues dont la couverture parle de Saddam Hussein.
MORRIS : Il n’y a aucun Saddam Hussein. Ce type s’appelle John Gillnitz. Nous l’avons
découvert sur une scène à Tulsa, dans un magnifique rôle. Bon acteur de composition.
LANGLY : Vous insinuez que Saddam Hussein est une invention du gouvernement ?
MORRIS : Non, mais je dis que c’est moi qui aie inventé ce type ! On l’a mis en place en ’79. Il
brandit son sabre chaque fois qu’on a besoin de distraction. Ah… si vous saviez mes amis combien de fois vos histoires m’ont fait rêver pendant que j’étais assis sur le pot…
FROHIKE : Quelles histoires ?
MORRIS : Navré, Melvin, mais c’est confidentiel…
FROHIKE : (le « menaçant » de sa spatule) Je m’appelle Frohike, ducon-lajoie. Qu’est-ce que
vous avez fait de Mulder ?
SCULLY : Ça suffit, taisez-vous. Si vous voulez retrouver Mulder, donnez-moi ces résultats.
SCÈNE 11
Dans le bureau de Wegman. Celui-ci est tout seul, plongé dans ses dossiers. On frappe à la porte.
WEGMAN : Qui est là ?
MULDER : Morris Fletcher.
Il entre.
WEGMAN : Entrez, il ne faut pas qu’on nous voie ensemble après ce qui s’est passé cette nuit.
Fletcher ou Mulder, qui que vous soyez.
MULDER : J’espère que c’est notre dernière rencontre, l’agent Scully sera bientôt là avec
l’analyse des données de l’enregistreur de vol.
WEGMAN : Il sera trop tard pour sauver ma peau.
MULDER : D’autant plus que le vrai Morris Fletcher sait ce que vous avez fait.
WEGMAN : Une fois que vous aurez repris votre place si vous la reprenez, il me fera arrêter ou
disparaître. Et même s’il ne le fait pas, ses collègues auront tôt fait de découvrir que j’ai saboté cet appareil.
MULDER : Pourquoi l’avez-vous fait ?
WEGMAN : Je ne voulais pas qu’il s’écrase, je voulais seulement que vous le voyez.
MULDER : Pourquoi ?
WEGMAN : Oh… un moment arrive où on regarde davantage en arrière qu’en avant. Et on fait
le bilan de sa vie. Ma carrière toute entière s’est passée à cacher la vérité au peuple américain, et, par la même, à détruire en quelque sorte ce qui était le plus précieux à mes yeux.
MULDER : Cette vérité, c’est quoi ?
WEGMAN : Comment ça ? Vous n’êtes pas au courant ?
MULDER : Au courant de quoi ?
WEGMAN : De la vérité ! Qu’est-ce qui se passe à l’intérieur de la Zone 51 ? Quel sont ces
projets payés par une caisse noire ? Nous ne pouvons que les piloter, ces appareils, on ne sait pas comment ils marchent, on sait juste qu’ils sont fabriqués dans l’Utah.
MULDER : Si vous ne savez rien, pourquoi m’avoir appelé ?
WEGMAN : Mais… j’ai lu votre dossier. Vous cherchez des soucoupes volantes depuis des
années. (très sérieusement) Est-ce que les extra-terrestres existent, agent Mulder ?
Mulder le regarde et ne dit rien.
SCÈNE 12
Au repaire des Lone Gunmen.On voit l’écran d’ordinateur affichant diverses informations.
FROHIKE : Ça y est, on a quelque chose.
BYERS : Scully.
SCULLY : Qu’est-ce que c’est ?
BYERS : On a pu briser le cryptage.
LANGLY : Ce petit prodige enregistre la télémétrie de vingt-huit systèmes, dont la vitesse, la
tension du fuselage et celle de la voilure.
FROHIKE : Oui, tout les affichages habituels, mais… qu’est-ce que c’est ?
BYERS : Flux de tachyon… déplacement gravitationnel.
FROHIKE : Aurora mon cul… Qu’est-ce que c’est que cette bouillie pour les chats ?
Morris ne répond pas.
SCULLY : Bon, je vous demande une analyse de toutes ces données. Morris !
Morris lève une revue parlant de Monica Lewinsky.
MORRIS : Celui-là est à moi.
SCULLY : Remuez-vous, on s’en va.
MORRIS : Je vous manquerai quand je serai parti.
FROHIKE : Ça, ça m’étonnerait, Jojo le Mégalo…
MORRIS : Barre-toi, demi-portion !
Scully se place entre les deux.
SCULLY : Ça suffit. Appelez-moi quand vous aurez trouvé quelque chose.
SCÈNE 13
AUX ENVIRON DE LA ZONE 51
21H28
Pendant la nuit, non-loin de la Zone 51. Deux gars et une fille s’approche d’une boîte au lettres blanche, seule dans un coin abandonné.
GARS 1 : Wow ! Visez-moi ça ! Une boîte aux lettres noire !
GARS 2 : Non. Elle est pas noire, elle est blanche.
GARS 1 : Ils l’ont peinte en blanc pour la cacher. C’est LA boîte aux lettres noire. C’est le
meilleur endroit pour voir le Mont de la Liberté et un OVNI survoler le pays des songes.
L’autre gars et la fille commencent à s’embrasser, n’écoutant visiblement pas ce que leur ami raconte…
GARS 1 : Je connais un gars qui en a vu cinq en une seule nuit. Ils disaient qu’ils dansaient dans
le ciel.
On entend un bruit, comme du tonnerre.
GARS 1 : Vous entendez ça ?
Une sorte d’éclair flou indescriptible dévale le terrain où ils se trouvent.
GARS 1 : Qu’est-ce que c’est ? Vous avez vu ça ?
Il se retourne et voit le deuxième gars et la fille comme soudés ensemble. Le bras de la fille traverse littéralement la poitrine de son ami, et leurs visages sont collés. Le premier gars observe la scène, hébété.
SCÈNE 14
C’est la nuit, dans le désert. Scully et Morris se stationnent près de la voiture de Mulder. Scully sort dehors et rejoint Mulder. Celui-ci semblait l’attendre. Morris reste dans la voiture.
MULDER : Tu n’as pas l’air heureuse. Ne me dit pas que je vais devoir envoyer deux gosses à
l’école…
SCULLY : (elle paraît hésitante) Cette fois c’est bien toi, Mulder ? C’est sûr ?
Mulder hoche la tête.
SCULLY : Je viens juste d’avoir Frohike au téléphone. Ils ont enfin réussi à télécharger et à
analyser les données du crash. Il s’est produit en effet un événement anormal cette nuit-là.
MULDER : Et comment je retrouve ma place ?
SCULLY : C’est toute la question. C’est le problème des moments aléatoires qui peuvent
dérégler le cours du temps et les diverses variables qui interviennent à l’horizon d’un événement. Même si… même si ont pouvait recréer cet événement et saboter un autre appareil… Mulder, même si nous étions décalés, que l’événement était décalé ne serait ce que d’une milliseconde…
MULDER : Je pourrais avoir la tête fusionnée avec un rocher…
SCULLY : On pourrait dire ça, oui.
MULDER : Et lui ? Enfin, moi, qui tu veux…
SCULLY : L’agent Mulder est au service du directeur adjoint Kersh, c’est son nouveau golden
boy… Il a été chargé de… restituer ce fameux enregistreur de vol qu’on a tout les deux volé. Ce salaud a confié plus de chose à Kersh que je n’en dit à mon confesseur… Et moi, je dois le suivre, mais je suis hors-jeu…
MULDER : Comment ça, tu es hors-jeu ?
SCULLY : On m’a viré du bureau. On m’a infligé un blâme et relevé de mes fonctions.
MULDER : Non. Tu peux leur expliquer ce que tu m’as expliqué à moi. Tu as toutes les
données.
Si tu leur fais comprendre, je suis sûr que tu retrouveras ta place.
Scully le regarde un instant.
SCULLY : Je crois que je t’embrasserais si tu n’étais pas aussi laid.
Mulder lui sourit. Morris, impatient, donne un coup de klaxon, et leur crie par la fenêtre :
MORRIS : Prenez une photo, elle vous durera plus longtemps !
Mulder et Scully regardent vers la voiture.
MULDER : Si je… si je descends ce type… c’est un meurtre ou un suicide ?
SCULLY : Ni l’un ni l’autre si c’est moi qui le fait.
Scully serre le bras de Mulder en guise d’adieu, et commence à marcher vers la voiture où Morris l’attend. Mulder l’arrête.
MULDER : Hé, Scully…
Mulder dépose quelques-unes de ses éternelles graines de tournesol dans la main de Scully, puis en reprend une de celle-là et la met dans sa bouche. Ils restent là un instant à se regarder, puis Scully retourne à la voiture.
SCÈNE 15
Dans le désert, près de la route. Le gars de tout à l’heure arrête une voiture.
GARS 1 : Arrêtez ! Arrêtez ! Arrêtez ! Aidez-moi ! Aidez-moi ! Ouvrez la vitre ! Vite ! Ouvrez
cette vitre !
La vitre s’ouvre. C’est Howard à l’intérieur.
GARS 1 : Il faut que je vous parle ! Je vous en pris, aidez-moi !
*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
Le gars et Howard marchent en direction d’où l’autre gars et la fille se sont soudés ensemble.
GARS 1 : Cette chose… c’était… comme une vague… comme… comme si tout s’était brouillé
tout à coup…
Il tombe par terre, et Howard l’aide à se relever.
GARS 1 : Et… et leurs visages étaient collés l’un à l’autre ! … et son bras… à… à elle lui
traversait la poitrine !
Ils sont arrivés. Howard dirigent la lumière de sa lampe de poche sur le couple, et voit qu’ils sont en train de s’embrasser, couchés sur la pelouse. Tout semble normal. Ils se retournent, surpris par la lumière soudaine.
GARS 2 : Sam ! Alors ! On te cherchait partout ! Qui c’est à côté de toi ?
GARS 1 : (à Howard) Je vous jure, monsieur. Ils étaient soudés ensemble !
HOWARD : Je veux bien vous croire.
SCÈNE 15
À l’intérieur de la voiture de Scully et Morris. C’est le jour et ils roulent sur la route. Morris parle, bien que Scully ne semble pas l’écouter.
MORRIS : Le type du motel refuse la carte de crédit, il veut du liquide. Incroyable, non ?
Alors je sors mon joker, c’est à dire mon badge : « Fox Mulder, FBI ! ». Et je lui dit… qu’ont fait une enquête sur la salubrité des motels dans le sud, et qu’il ferait mieux de bien se tenir. Et tu sais quoi ? Il me donne une chambre gratis, dans laquelle il vient déposer un bac de bière. C’est le pied, ce travail ! Écoute, Dana. Quand on aura rendu cet enregistreur de vol, j’irai dire un mot au patron, si tu veux, pour le convaincre de te rendre ton boulot. Je suis sûr qu’on s’amusera bien quand tu me connaîtras mieux. Qu’est-ce que tu en dis ?
SCULLY : Que j’ai toujours mon arme.
MORRIS : D’accord, j’ai rien dit.
Ils passent devant la station service qui avait été détruite dans la première partie.
SCULLY : Une minute, arrêtez ! Reculez un peu !
MORRIS : Qu’est-ce qu’il y a ?
SCULLY : Faites ce que je vous dit !
Scully sort de la voiture et marche vers la station service. Celle-ci est en parfait état. Le même homme qui a été tué dans la première partie sort de la station service.
HOMME : Vous désirez, madame ?
SCULLY : Je croyais que cet endroit avait brûlé et avait été réduit en cendres ?
HOMME : Ça m’étonnerait, madame.
SCULLY : Si… tout a brûlé, il y a deux nuits.
HOMME : Je crois que je m’en souviendrais.
SCÈNE 17
Dans le bâtiment où se trouvent les cellules, dans la Zone 51. Howard et deux gardes viennent chercher Lana Chee, qui a pris la place du pilote, dans sa cellule et la sorte de là.
LANA CHEE : Qu’est-ce qui se passe ?
SCÈNE 18
À la maison des Fletcher. Mulder sort embarque les affaires de Morris dans un camion. Scully et Morris arrivent en voiture.
MULDER : Qu’est-ce que tu fais là ?
SCULLY : Il faut que je te parle. Un événement imprévu.
Joanne et Terry sortent le fauteuil de Morris en dehors.
JOANNE : Morris ! N’oublie pas d’emporter ton fauteuil débile ! Vous vous entendez si bien
tout les deux !
Elle voit Scully.
JOANNE : Terence, je te prie de rentrer.
Il obéit.
JOANNE : Vous avez un sacré culot de venir me narguer jusqu’ici.
MULDER : Joanne, je t’ai déjà dit que ton mari ce n’est pas moi, c’est cet homme !
Il pointe Morris.
JOANNE : (à Scully) Vous êtes tous venus voir comment une famille se sépare ? C’est la
dernière mode pour s’éclater, aujourd’hui ?
SCULLY : (à Mulder) Il faut que je te vois seul.
JOANNE : Sales voyeurs !
Mulder et Scully s’éloignent. Morris regarde Joanne avec pitié. Elle essaie désespérément de sortir le fauteuil de la maison. Il va la rejoindre.
MORRIS : Doucement. Tu vas te faire un tour de rein.
JOANNE : Foutez-moi la paix.
MORRIS : Joanne… Tout ce qu’il a dit sur le fait que c’est moi qui suis ton mari, c’est vrai !
JOANNE : Fichez le camp de devant ma porte !
MORRIS : Nous nous sommes mariés le 13 juin 1978. Il pleuvait ce jour là. Tu… tu étais
furieuse parce qu’à la fin du déjeuner, j’ai dit que le gâteau était moins gros que tes fesses…
Joanne se retourne et le regarde.
MORRIS : Tu te souviens du premier appartement ? Ce taudis dans Pentagon City ? Quand on
mettait l’air conditionné, les lumières s’éteignaient. Quand tu étais enceinte, je te faisais rire en te chatouillant doucement la plante des pieds. Tu te souviens quand Chris est venue au monde ? Je la tenais dans mes bras. Elle avait le visage tout rouge et vagissait.
JOANNE : (en pleurant) C’était la première et dernière fois que je t’ai vu pleurer… Oh mon
dieu ! Morris ? C’est bien toi ?
Mulder et Scully reviennent.
MULDER : Aller, Morris, on s’en va.
JOANNE : Comment ça vous vous en allez ? Où est-ce que vous l’emmenez ?
SCULLY : Mme Fletcher, nous avons de bonnes raisons de croire que ce qui est à l’origine de
tout ces événements pourrait bien se reproduire suivant un processus inverse.
MORRIS : Nous devons retourner à l’endroit exact où tout ça a commencé, c’est peut-être notre
seule chance.
Deux voitures arrivent. Jeff s’approche d’eux.
JEFF : Désolé, Morris. Un traître est une traître.
MULDER : Ça ne lui ressemble pas.
Un soldat ressort de la voiture de Scully et de Morris, qu’il était en train de fouiller. Il a l’enregistreur de vol dans les mains.
SOLDAT : Je l’ai.
SCÈNE 19
La nuit, dans la voiture de Jeff. Mulder, Scully et Morris sont assis sur le siège arrière. Ils entrent dans la Zone 51, et s’arrêtent là où ils se sont rencontrés au début de la première partie de l’épisode. Quelques voitures blanches les attendent.
CONDUCTEUR : Monsieur!
Le conducteur arrête la voiture. Jeff sort dehors et rejoins Howard qui l’attendait.
JEFF : Qu’est-ce que vous faites?
HOWARD : Je remets les choses en place.
JEFF : Qu’est-ce que ça veut dire?
HOWARD : Il y a environ une heure, j’ai remis à leur place madame Chee et le capitaine
McDonough. C’est à leur tour maintenant.
Il pointe Mulder, Morris et Scully qui sont sortis de la voiture.
MULDER : La distorsion qui a tout déclenché va revenir brusquement sur elle comme un
élastique.
SCULLY : Il faut se trouver exactement là où ça se produira.
On entend un son pareil à celui du tonnerre.
MULDER : (à Howard) Pourquoi vous faites ça?
HOWARD : C’est la seule tache dans ma carrière jusqu’à présent. Je veux l’effacer.
On entend le même bruit.
MORRIS : Donc le temps… va revenir sur lui-même?
MULDER : La parenthèse de ces derniers jours sera abolie. Vous ne vous souviendrez de rien.
MORRIS : Oh… alors, dans ce cas, Dana… j’en profite…
Morris donne une petite tape sur le derrière de Scully. Mulder regarde Morris d’un air mi offusqué, mi amusé. Le même éclair floue de la dernière fois les encercle. Nous les revoyons, chacun à leur place, comme au début de la première partie. Scully agrippe le bras de Mulder.
SCULLY : Aller, vient Mulder. Allons-nous-en.
Scully entre dans la voiture du côté passager. Mulder et Morris se regardent un instant, et Morris prend une cigarette. Il entre dans sa voiture. Mulder fait de même et rejoins Scully.
SCÈNE 18
Dans l’immeuble où habite Mulder. Celui-ci sort de l’ascenseur et se dirige vers son appartement. Son téléphone portable sonne. Il répond.
MULDER : Mulder.
Scully est dans le bureau. Un homme nettoie le plancher.
SCULLY : C’est moi. Je voulais seulement te dire que nous avons échappé au radar de Kersh.
Notre petit voyage au Nevada est passé inaperçu.
MULDER : Ah oui?
SCULLY : Mulder… Dommage que ta source confidentielle nous aies posé un lapin.
MULDER : Tu avais sans doute raison, Scully. Ça devait être encore un barjot qui a trop regardé
Star Trek.
SCULLY : Bonne nuit.
MULDER : Hé Scully ! Je sais que pour toi ce n’est pas une vie normale, alors, merci de m’avoir
accompagné.
SCULLY : Y’a pas de quoi.
Ils raccrochent. Scully ouvre le classeur pour y prendre un dossier, et regarde curieusement les pièces de monnaie fusionnées ensemble. À l’appartement de Mulder, Mulder entre dans celui-ci, et referme la porte derrière lui. Après quelques secondes, il ouvre la porte, et vérifie le numéro d’appartement, pour être sûr que c’est le sien… On peut donc deviner que l’appartement est resté tel que Morris l’avait laissé…
Source : LVEI.net