SCÈNE 1
MER DES SARGASSES
65 DEGRÉS OUEST QUART SUD-OUEST
C’est le jour. La caméra est sous l’eau dans une mer et pointe vers la surface, où on peut voir plusieurs débris d’un bateau flottant un peu partout sur l’eau. On voit sur un débris le nom du bateau, « Lady Garland », puis on voit Mulder, flottant la tête dans l’eau. Il a l’air inconscient.
SCÈNE 1
La nuit, plusieurs marins tirent Mulder hors de l’eau. Ils parlent tout en le montant sur le paquebot où ils se trouvent.
MARIN 1 : Doucement! Tirez-le doucement! Gardez le rythme bon sang! C’est pas le moment de le
lâcher! C’est bon, maintenez-le…
Quand ils ont réussi à le sauver, Mulder tousse.
MARIN 2 : Ça y’est, il se réveille. Il est aussi mort que moi, celui-là! Allez mon gars, recrache-moi ce que
tu as avalé, ça te fera le plus grand bien!
MARIN 1 : Il a juste nagé un peu trop loin, c’est tout…
MARIN 2 : Il a plutôt fait un joli plongeon. T’es quoi, un aviateur, bonhomme?
MARIN 1 : Mais non, il a pas une tenue d’aviateur.
MARIN 2 : C’est même pas un uniforme qu’il a. Qu’est-ce qu’il peut être? (il dit quelque chose en
allemand)
MARIN 1 : C’est une charogne, les charognes il faut les envoyer à la baye.
MARIN 2 : Ouais…
Le marin le lève et l’accote sur le bord du bateau.
MULDER : Doucement…
MARIN 1 : Ça te dit rien de replonger dans l’Atlantique, hein?
MARIN 2 : Même les requins en voudront jamais!
MARIN 1 : Alors? T’as quelque chose à nous dire, Frids, avant qu’ont te balance?
MULDER : Je ne m’appelle pas Frids.
MARIN 1 : Qu’est-ce que tu dis, hein?
MULDER : Je m’appelle Mulder, Fox Mulder.
MARIN 2 : C’est un nom, ça, Mulder?
MULDER : Je dois encore avoir mes papiers, là.
Le marin sort les papiers des Mulder et lit son badge.
MARIN 1 : F-B-I (lettres prononcées en français), agent spécial Fox Mulder. Désolé, jamais entendu
parler de ça.
Ils commencent à traîner Mulder. Mulder paraît surpris.
MULDER : Vous ne connaissez pas?
MARIN 2 : Un fox, ça ne devrait pas quitter son terrier!
MULDER : Vous ne connaissez pas le FBI?
MARIN 2 : Ne nous provoque pas, Frids, sinon on te passe par dessus bord pour de bon.
MULDER : Où est-ce que vous m’emmenez?
MARIN 1 : Arrête de jouer la comédie.
MARIN 2 : Il a suivi des cours à l’école d’espionnage de Fuhrer! Avance!
MULDER : Qu’est-ce que vous racontez?
MARIN 2 : J’ai trouvé ce qu’on va faire de lui! De la chair à saucisse de Francfort! (quelque chose en
allemand)
Ils sont rendus dans le couloir qui mène aux cabines.
MULDER : (il répète ce que le marin vient de dire en allemand) Mais qu’est-ce qui vous prend?
MARIN 2 : La ferme! Tu la mets en veilleuse tout de suite ou je me charge de te faire taire!
Le marin frappe à une porte. Le commandant du navire ouvre la porte.
COMMANDANT : Oui? Que s’est il passé?
MARIN 2 : On l’a repêché, commandant. On ne sait pas qui c’est, mais je crois que c’est un allemand.
COMMANDANT : Amenez le prisonnier dans ma cabine.
Ils poussent Mulder dans la cabine.
MARIN 2 : Avance!
Le marin tient Mulder pendant que le commandant le frappe à deux reprises.
COMMANDANT : Ami ou ennemi?
MULDER : Pardon?
COMMANDANT : À quel drapeau vouez-vous obéissance?
MULDER : Je crois qu’il doit y avoir une erreur. Je suis sûr que je me suis trompé!
Le commandant le frappe à nouveau.
COMMANDANT : Dites la vérité!
MULDER : Nous sommes bien… sur le Queen Anne ici?
COMMANDANT : Oui.
Le commandant lève le poing pour le frapper à nouveau mais Mulder l’arrête.
MULDER : Non, non, ça suffit, j’ai compris. Je suis venu rechercher le navire.
Un des marins met un couteau sur la gorge de Mulder.
MARIN 1 : Commandant, un seul mot et je lui fait passer à jamais l’envie de rire.
MULDER : Mais attendez une seconde que j’essaie de vous expliquer ce qui arrive!
MARIN 2 : C’est une ruse, mon commandant.
MULDER : Dites-moi quelle est notre position!
COMMANDANT : Mettez cet espion au fer.
Les marins commencent à sortir Mulder de la pièce.
MULDER : Je la connais! Je vais vous la donner! Nous sommes sur le trente-deuxième parallèle dans la
mer des Sargasses qui va jusqu’au Tropique du Cancer. À soixante-quatre degrés ouest un peu au sud du banc de Plantagenet. À près de soixante milles au sud sud-ouest des Bermudes. Comment est-ce que j’ai fait pour savoir ça?
COMMANDANT : Oui, j’admets que la question est excellente. J’espère que la réponse le sera aussi.
MULDER : Et bien la voilà. Le compas s’est comporté bizarrement depuis quelques temps, toute la
navigation a foiré. C'est parce que vous êtes coincé par le triangle maudit. Attendez, regardons ça sur la carte.
Il traverse la pièce jusqu’à une carte accrochée au mur.
MULDER : L’archipel des Bermudes. Au sud, Porto Rico, et à l’ouest, la Floride. Le Queen Anne est
retenu à l’intérieur de cet espace. C’est un monde à dimension multiple, ce qui produit une courbure temporelle. Une turbulence vous a projeté en avant d’une soixantaine d’années.
MARIN 2 : Il est cinglé ce gars!
MARIN 1 : Qu’il aille dire ça aux poissons!
COMMANDANT : Ce n’est pas le moment de se ficher du monde. Nous sommes en guerre. Et quelque
soit ma route, je n’ai nullement l’intention de mettre en danger mon navire en accordant foi à un écervelé.
MULDER : Écoutez, soyez rassurés, la guerre est finie, le monde est en paix. Juste des
galipettes à la maison blanche, pas de quoi fouetter un chat, si je puis dire.
COMMANDANT : En paix? En septembre 1939, on est en paix? Hitler est en Pologne et nous venons de
nous faire aborder par une bande de voyous qui marchent au pas de l’oie, vous osez parler de paix? Un peu de pudeur! Vous offensez l’Angleterre!
Mulder leur montre la date sur sa montre.
MULDER : Enfin! On n’est pas en septembre, on est en novembre, regardez! Le 16!
Un officier entre dans la pièce après avoir frappé à la porte.
OFFICIER : Excusez-moi, commandant.
COMMANDANT : Oui?
OFFICIER : C’est, euh… les Allemands. Ils ont pris le contrôle de la passerelle. Ils veulent regagner leur
pays.
MARIN 1 : Mais pour qui ils se prennent?
COMMANDANT : Jamais pendant que le commandant Yip Harburg sera en vie. Enfermer le prisonnier.
MULDER : Ne craignez rien! C’est fini la guerre! Les Allemands sont sympas, leurs voitures sont
géniales!
Les marins et le commandant l’ignore et quittent la pièce en verrouillant la porte.
MULDER : (à lui-même) Ça c’est pas croyable!
Mulder allume la radio et parle dans le micro en tournant les postes pour appeler de l’aide.
MULDER : Mayday, Mayday, ici l’agent spécial Fox Mulder du FBI. Sur le paquebot Queen Anne.
Il essaie un autre poste.
MULDER : Navire en détresse. Mayday, Mayday.
Il continue à changer de poste et il tombe sur une station où quelqu’un fait le bulletin de nouvelle.
RADIO : L’ambassadeur de Grande-Bretagne à Berlin a remit une ultime dépêche au gouvernement
allemand. Il y a déclaré que si ce dernier ne retirait pas immédiatement ses troupes du territoire polonais, la Grande-Bretagne se considèrerait en état de guerre avec l’Allemagne. Aucun engagement en ce sens n’ayant été prononcé en ce jour, 3 septembre 1939, notre pays se voit contraint de déclarer la guerre à l’Empire allemand.
Mulder assit, ne semble pas croire ce qu’il entend.
MULDER : Oh… Merde…
Mulder s’éloigne de la radio aussitôt qu’il entend une clef tourner dans la serrure de la porte. On entend un allemand de derrière la porte.
ALLEMAND : Hello? Hello? (de l’allemand) Hello?
Le soldat allemand entre dans la pièce. On ne voit pas sa figure. Il regarde dans la pièce.
RADIO : Tout les lieux susceptibles de provoquer des attroupements importants, les cinémas, les théâtres,
toutes les catégories de salles de spectacles et les lieux de rencontres sportifs sont concernés. Ordre de fermeture immédiate jusqu’à nouvel avis. L’évacuation des enfants de nationalité britannique a commencé. Tout s’est jusqu’ici dérouté dans le calme. Le ministère des…
Quand le soldat passe devant la radio, Mulder lui saute carrément dessus. Ce faisant, il accroche la radio, qui change de poste. C’est maintenant une vieille chanson qui joue. Les deux hommes se battent, mais Mulder a le dessus et réussi à l’assommer. On voit son visage. C’est version de 1939 de Spender…
MULDER : Mais qu’est-ce que ça veut dire?! Spender!
Mulder dégage Spender du plancher. Ensuite, vêtu avec les vêtements de Spender, Mulder sort de la pièce et descend dans le couloir. Il passe près de soldats allemands, qui lui dise quelque chose en allemand, mais Mulder ne répond pas. Les Allemands semblent soupçonner quelque chose.
ALLEMAND : (de l’allemand)
Mulder commence à courir, les Allemands sur les talons. Il aboutit dans une salle de bal où plusieurs personnes dansent sur la musique d’une chanteuse en avant de la salle.
MULDER : (à lui-même) Hé…
Près de Mulder, un couple danse et heurtent accidentellement Mulder. La femme se retourne, et lui fait comprendre que ce n’est pas vraiment la place où rester planté là…
FEMME : (sarcastique) Excusez-moi…
Mulder observe les gens dans la salle et voit une femme identique à Scully, sauf pour ses cheveux coiffés à l’ancienne, et celle-ci, contrairement à la vraie Scully, porte une robe… Elle danse avec un homme chauve. Mulder, surpris, met la main sur le bras de Scully.
MULDER : Scully?
SCULLY : Laissez une seconde de plus votre sale patte sur mon bras et vous recevrez un direct du droit.
Mulder lève un coin de son chapeau pour lui montrer entièrement sa figure.
MULDER : Non, Scully, c’est moi!
SCULLY : Tiens, vous ne parlez pas qu’allemand? Vous voulez voir les étoiles du drapeau américain?
Elle lui met son poing devant la figure d’un geste assez significatif. Mulder paraît offensé qu’elle ne le reconnaisse pas.
MULDER : Mais je ne suis pas Nazi!
SCULLY : Oh, bien sûr, c’est juste une ressemblance?
Elle se retourne pour continuer à danser.
MULDER : Écoute, c’est un uniforme que j’ai volé!
Il lui met la main sur le dos. La chanteuse arrête la musique et pointe Mulder en alertant les autres allemands qu’il est là.
CHANTEUSE : (allemand)
Les Nazis accourent vers Mulder en brandissant leur arme.
NAZI : (allemand)
Scully lui traduit.
SCULLY : Il vous demande de levez les bras.
Mulder lève les mains et les Nazis l’agrippent.
MULDER : (à Scully) Mais qu’est-ce que je vous disais, hein?
Le Nazi frappe Mulder, et la musique recommence. Mulder est entraîné hors de la salle et Scully retourne danser.
MULDER : Vous jouez les gros bras aujourd’hui, mais attendez d’aller en Russie! Si y’en a qui aiment la
neige, eh bien ils seront pas déçus!
Les Nazis l’entraînent en dehors, puis commence à le ruer de coups. Mulder se défend, et en envoies un au plancher.
NAZI : (allemand)
MULDER : Je te le fais pas dire, Adolf!
NAZI : (allemand)
Ils entraînent Mulder à la barre du bateau, où les Nazis on déjà envahis la pièce. Le commandant se tient devant la barre, refusant de bouger. On ne voit pas la figure de l’officier Nazi qui semble commander les autres Nazis.
OFFICIER NAZI : (allemand)
COMMANDANT : Je ne vous laisserai jamais ce navire!
OFFICIER NAZI : (allemand)
COMMANDANT : Très bien, abattez-moi, mais je ne lâcherai pas cette barre. Nous nous retrouverons en
enfer!
Un Nazi lui tire une balle dans la tête et le commandant tombe, raide mort. L’officier Nazi se retourne. On reconnaît l’homme à la cigarette. Il allume une cigarette et regarde Mulder.
MULDER : Vous…
CSM : (allemand)
NAZI : (allemand)
CSM : (allemand)
NAZI : (allemand)
MULDER : Je ne parle pas Nazi!
CSM : (allemand)
Le Nazi lève son arme vis-à-vis la tête de Mulder. Celui-ci commence à paniquer un peu.
MULDER : Attendez! Pourquoi vous voulez me tuer? Expliquez-moi de quoi je suis accusé! Mais si
encore j’arrivais à comprendre ce qu’on entend de moi!
Un autre Nazi, identique à Skinner cette fois, entre dans la pièce. Il montre le badge de Mulder au CSM.
SKINNER : (allemand)
CSM : (allemand)
Mulder est emmené en dehors de la pièce.
MULDER : Skinner! Où est-ce qu’ils m’emmènent?
SCÈNE 3
SIÈGE DU FBI
WASHINGTON
Scully est assise à un bureau. Les Lone Gunmen arrivent vers elle.
SCULLY : Qu’est-ce que vous venez faire ici?
FROHIKE : Mulder est en danger.
LANGLY : Il faut intervenir.
SCULLY : Qu’est-ce qu’il se passe?
BYERS : On peut aller discuter plus loin?
SCULLY : D’accord, oui, mais où ça?
Ils s’éloignent un peu du bureau de Scully.
FROHIKE : Les murs ont des oreilles.
SCULLY : (impatiemment) J’en ai de meilleures. Dites-moi ce dont il s’agit.
BYERS : Mulder a disparu.
SCULLY : Disparu?
LANGLY : Oui, de toutes les images qui sont reçues par le satellite de repérage du service fédéral de
reconnaissance.
Langly tend une photo de satellite à Scully.
SCULLY : Qu’est-ce que c’est? Je ne vois pas grand chose…
FROHIKE : On ne voit rien justement.
BYERS : On a sorti ce tirage il y a quarante-cinq minutes, ça vient du même satellite qui nous a envoyé ce
matin l’image d’un navire surgi par enchantement au milieu de l’Atlantique.
LANGLY : C’était le Queen Anne, un paquebot qui a été porté disparu ça fait une soixantaine d’années.
SCULLY : Le Queen Anne? Un bateau de croisière anglais?
FROHIKE : Oui, c’est ça.
SCULLY : Torpillé par un sous-marin allemand…
LANGLY : C’est une version des faits…
SCULLY : Il y en a une autre?
BYERS : Sa position exacte est tenue secrète depuis que des agents des pays de l’Axe essaient d’aller
repérer l’épave. Mais on peut estimer que le naufrage s’est produit juste au sud du banc de Plantagenet.
FROHIKE : Il n’y a que vingt mètres de fond et on ne l’a jamais retrouvé.
SCULLY : Le Queen Anne se serait volatilisé en mer?
LANGLY : Le triangle des Bermudes, il était dedans.
FROHIKE : Il est réapparu tout à coup, aujourd’hui, ce matin à six heures quarante-huit.
SCULLY : C’est impossible!
BYERS : Le satellite ne délire pas.
SCULLY : Il n’y a rien là-dessus!
BYERS : Nous avons laissé les images de ce matin à Mulder pour l’aider à s’orienter une fois sur place.
LANGLY : Il est parti en coup de vent!
SCULLY : Où est-il parti?
FROHIKE : Sur le Queen Anne! Il voulait que personne n’y arrive avant lui!
SCULLY : Il est allé là-bas!?
BYERS : Il a rejoins les Bermudes et il a loué un bateau au port d’Hamilton. Pendant une heure, on l’a
suivi grâce au satellite.
LANGLY : Mais un orage est arrivé et il a brouillé les transmissions.
FROHIKE : Comme sur ce cliché là.
SCULLY : Mais qu’est-ce qui a pu lui arriver?
BYERS : On en aura aucune idée tant qu’on ne trouvera pas un autre rapport. C’est pour ça que nous
venons.
LANGLY : Sans un autre suivi de la zone, y’a plus qu’à prier pour lui…
FROHIKE : En sachant que le pire est à craindre…
SCULLY : Bon, il faut que je trouve de l’aide.
Scully va à son bureau et les Lone Gunmen la suivent.
BYERS : Si on n’a pas sa position, c’est l’aiguille dans la meule de foin.
SCULLY : Qu’est-ce qu’il faudrait?
BYERS : Les observations confidentielles de la NAVY, enregistrées sous le code AWAKS, ou bien
SLAR. Seul les responsables du Pentagon y on accès.
Scully écrit quelque chose sur on papier et s’en va.
SCULLY : Attendez-moi au parking.
Elle se rend au bureau de Skinner.
SCULLY : (à la secrétaire de Skinner) J’ai besoin de lui parler.
SECRÉTAIRE : Asseyez-vous un instant.
SCULLY : Il est là?
SECRÉTAIRE : Oui, il est au téléphone.
SCULLY : Je ne peux pas attendre.
Scully entre dans le bureau de Skinner, qui est effectivement au téléphone.
SECRÉTAIRE : Mais enfin!?
SCULLY : Monsieur le directeur?
SKINNER : (au téléphone) Un instant, je vous pries. (à Scully) Qu’y a-t-il, agent Scully?
SCULLY : Excusez-moi, j’ai besoin de votre aide, monsieur le directeur. J’ai reçu une nouvelle alarmante.
SKINNER : (au téléphone) Je vous rappelle dans cinq minutes.
Il raccroche et se tourne vers Scully.
SKINNER : Personne ne vous a permit d’entrer.
SCULLY : Je n’avais pas de temps à perdre à me justifier auprès de votre secrétaire.
SKINNER : Alors dites-moi ce qui est si urgent.
SCULLY : L’agent Mulder s’est mis dans une situation extrêmement dangereuse.
SKINNER : Je suis désolé…
SCULLY : Il est peut-être mort à l’heure qu’il est.
SKINNER : Je regrette, agent Scully.
SCULLY : Vous regrettez quoi?
SKINNER : D’être dénué de tout moyen de vous accorder une aide.
SCULLY : Mais ce n’est pas pour moi, c’est pour l’agent Mulder.
SKINNER : J’ai un devoir de réserve, je ne suis plus votre supérieur hiérarchique.
SCULLY : Vous ne voulez même pas savoir ce qui s’est passé?
Ils marchent vers la porte toujours ouverte.
SKINNER : Ce serait inutile, je préfère ne pas l’entendre.
SCULLY : La vie d’un homme est entre vos mains!
SKINNER : Écoutez, je n’ai pas le droit d’être en contact avec vous, est-ce clair? Ni avec vous, ni avec
Mulder.
La secrétaire de Skinner, qui est encore devant la porte, intervient.
SECRÉTAIRE : Elle m’a bousculé, monsieur le directeur, je…
Scully lui ferme la porte au nez.
SKINNER : Soyez sensée, agent Scully.
SCULLY : Est-ce que vous croyez l’être? Réfléchissez! Je viens vous demander votre aide parce qu’il n’y
a qu’en vous que j’ai confiance. J’aurais espéré qu’après tout ce que nous avons traversé en cinq ans, vous auriez la courtoisie, sans oser parler de respect, d’entendre ce qui me faisait venir ici. Il est vital que j’ai cette information! Je me charge de tout le reste, je ne veux rien d’autre!
Skinner prend le papier que Scully lui tend.
SCULLY : Connaissez-vous quelqu’un qui soit haut placé au service de surveillance de l’Atlantique? Le
sort de Mulder risque d’en dépendre!
Skinner ne dit rien, puis redonne le papier à Scully.
SKINNER : Je ne resterais pas un jour de plus à ma place et on pourrait me traîner en justice…
Scully soupire et commence à ouvrir la porte, mais Skinner la referme en la retenant avec ses mains.
SKINNER : Du sang froid, Scully. C’est ce qu’il y a de plus utile.
SCULLY : Du sang froid j’en ai trop vu… quand je faisais mes autopsies!
Scully s’en va et traverse le couloir jusqu’à l’ascenseur, qui est bondé. Elle appuie sur le bouton de l’étage et attend impatiemment, en frappant le papier dans ses mains. En sortant, elle accroche une femme dans l’ascenseur.
FEMME : Ouche!
SCULLY : Pardon.
Elle se dirige vers le bureau de Kersh. Le bureau de sa secrétaire est vide. Scully commence à faire demi-tour quand la secrétaire sort du bureau de Kersh. On remarque qu’elle est identique à la chanteuse sur le Queen Anne en 1939.
SECRÉTAIRE : Bien, monsieur le directeur, je vais essayer de le joindre. Je vous appelle dès que je l’ai
en ligne.
SCULLY : Il faut que je voies monsieur Kersh!
SECRÉTAIRE : Navré, il est actuellement occupé.
Scully voit Kersh dans son bureau.
SCULLY : Monsieur le directeur! J’aimerais vous voir une petite minute!
KERSH : C’est à quel sujet?
SCULLY : Euh… je peux, monsieur le directeur?
Elle se faufile dans le bureau de Kersh.
SCULLY : Merci. Voilà. J’ai besoin que vous me trouviez une information.
Elle lui tend le papier.
SCULLY : Je… je n’ai pas le droit de vous révéler pourquoi, mais… mais soyez certain que c’est
absolument capital!
Scully se retourne et voit l’homme à la cigarette au fond du bureau de Kersh.
KERSH : Oui?
SCULLY : Oh… excusez-moi d’être entré sans votre autorisation…
KERSH : Pourrais-je voir ce que vous souhaitiez me montrer, agent Scully?
SCULLY : Euh… en fait… ce n’est rien… rien du tout.
Kersh lui prend le papier des mains.
KERSH : Bien.
Scully quitte le bureau sans dire un mot, ayant l’air de se demander comment elle a pu faire ça. Elle se demande quoi faire, puis a une idée.
SCULLY : Mais j’ai pas essayé! Où ais-je la tête?
Elle sort son téléphone portable, compose le numéro de celui de Mulder, puis se dirige rapidement vers l’ascenseur en heurtant quelqu’un au passage.
SCULLY : Pardon…
Elle réussit à entrer dans l’ascenseur juste avant que la porte se ferme. Elle est seule.
SCULLY : (au téléphone) Répond, répond, répond! Tu vas répondre, Mulder? Tu vas répondre? Répond!
Répond! Dépêche-toi de répondre!
MESSAGE ENREGISTRÉ AU TÉLÉPHONE : Votre correspondant n’est pas actuellement en mesure
de vous répondre…
Scully raccroche.
SCULLY : Que je suis bête!
Scully sort de l’ascenseur et s’arrête devant la porte du bureau des X-Files.
SCULLY : (d’un ton plus que direct…) J’ai besoin que vous me rendiez service, ce n’est pas négociable,
ou vous y consentez, ou je vous tues, est-ce que c’est clair?
Elle entre. Spender est seul dans le bureau.
SPENDER : Est-ce que ça va, agent Scully?
SCULLY : Non, ça va très mal, je suis prête à exploser, alors ne me contrariez pas, Spender, et n’essayer
pas de me faire un entourloupe!
SPENDER : Dites-moi ce que vous cherchez.
Elle écrit sur un papier.
SCULLY : La NAVY, AWACS SLAR. 65 degrés ouest, sud sud-est des Bermudes. En 1939, un paquebot
a navigué là, et j’ai besoin que vous le retrouviez.
SPENDER : 1939?
SCULLY : Arrêtez de poser des questions! Je ne veux pas savoir ce que vous faites, avec qui vous le
faites, ni comment vous le faite. Ce qui m’intéresse, c’est de connaître la réponse d’urgence, c’est clair?
SPENDER : Aveuglant.
SCULLY : Agent Spender… je ne vous laisserai pas le moindre instant de répit tant que vous n’aurez pas
trouvé.
SPENDER : D’accord.
Il quitte le bureau.
SCULLY : Vite…
Le téléphone sur le bureau de Spender sonne. Scully reste figée un instant, puis décroche le combiné.
SCULLY : (hésitante) Allo?
CSM : (au téléphone) Agent Fowley?
SCULLY : (hésitante) Oui.
CSM : (au téléphone) Je cherche l’agent Spender.
SCULLY : Il vient juste de quitter son bureau, je peux lui faire une commission?
CSM : (au téléphone) Oui… l’agent Scully a remis au directeur adjoint un papier sur lequel était griffonné
un message codé.
Il s’arrête parler.
SCULLY : Oui…? J’écoute?
CSM : (au téléphone) Qui est à l’appareil?
Scully raccroche lentement. Elle commence à quitter la pièce et le téléphone sonne à nouveau. Scully, en quittant, rencontre la secrétaire de Kersh.
SECRÉTAIRE : Agent Scully…
SCULLY : J’allais seulement voir…
SECRÉTAIRE : On m’a dit que je vous trouverais ici.
SCULLY : Je dois voir très rapidement l’agent Spender pour que… pour qu’il me remette un rapport qu’il
doit avoir fini.
SECRÉTAIRE : L’agent Spender est auprès de monsieur le directeur adjoint…
SCULLY : (furieuse) Le faux jeton!
Elle court vers l’ascenseur.
SCULLY : (à elle-même) Que je suis stupide!
Son téléphone portable sonne. Elle décroche.
SCULLY : Scully.
On entend à peine la voix à l’autre bout de la ligne.
VOIX : (au téléphone) Scully? J’entends mal!
SCULLY : Mulder, est-ce que c’est toi?
VOIX : (au téléphone) Où êtes-vous, Scully? Est-ce que vous m’entendez?
SCULLY : Non!… Je ne peux pas! Je suis dans un ascenseur!
VOIX : (au téléphone) Plus fort!
SCULLY : Ne quittez pas, je vais sortir!
VOIX : (au téléphone) Toujours aussi mal!
SCULLY : Ça y’est, voilà!
La porte de l’ascenseur ouvre et Scully en sort. Elle voit Kersh, Spender et l’homme à la cigarette dans le couloir. Elle fait demi-tour et s’engouffre à nouveau dans l’ascenseur.
VOIX : (au téléphone) Allo, Scully? Essayez de parler plus fort! C’est pas possible, enfin!
SCULLY : Allo?
VOIX : (au téléphone) Mais où est-ce que vous êtes, Scully?
SCULLY : Non!
VOIX : (au téléphone) Il faut que je vous voie tout de suite.
SCULLY : Je… je n’entend absolument rien!
VOIX : (au téléphone) Renseignements…
SCULLY : Je suis dans un a…
La porte de l’ascenseur ouvre, et on voit Skinner, juste devant, son téléphone collé à l’oreille.
SKINNER : Vous étiez ici?
SCULLY : C’était vous?
Il la rejoint dans l’ascenseur, et la porte se referme.
SKINNER : Il marche mal, votre téléphone. J’ai les renseignements que vous vouliez.
Scully lui plaque un baiser sur la bouche en remerciement.
SCULLY : Il vient d’où?
SKINNER : Ne me demandez pas de détails.
SCULLY : Monsieur le directeur…
SKINNER : Je l’ai peut-être sauvé, oui, je sais.
SCULLY : Oui.
La porte ouvre. D’autres agents sont dans le couloir.
SKINNER : Ne me demandez plus jamais d’enfreindre le règlement, sinon je vous fais un rapport qui vous
obligera à changer de boulot! C’est compris, cette fois, agent Scully?
SCULLY : Oui!
Scully retourne dans l’ascenseur.
SCULLY : Oui!!!
Elle voit un autre agent dans le coin de l’ascenseur, qui la regarde étrangement. Scully essaie de garder son calme mais lit les informations que Skinner lui a données en vitesse. La porte ouvre, et elle court vers le stationnement. Une sorte de mini bus arrive, et elle monte à l’arrière avec Frohike.
FROHIKE : Vous l’avez?
Scully lui montre le papier.
SCULLY : Ouais!
Le véhicule s’éloigne, et on voit un homme courir derrière eux, mais ne peux pas les rattraper.
SCÈNE 4
Sur le Queen Anne, en 1939. Mulder et les marins sont emmenés par les Nazis jusqu’à la salle des machines du paquebot.
MARIN : Dites, vous êtes bien américain?
MULDER : Hmm mm.
MARIN : Sauvez votre peau! Les dustch épargneront l’Amérique pour qu’elle reste neutre.
MULDER : Tâchez de vous mettre deux mots dans le crâne, Pearl Harbor.
MARIN : Quoi?
MULDER : Après la Pologne, Hitler envahit le Danemark, la Hollande et la France sans prendre le temps
de respirer. Les Français se passent de faire appel à nous. Les Italiens s’arrangent de leur côté tandis que les Japonais rentrent par la fenêtre de la cuisine. Une longue histoire, très meurtrière, où les méchants sont vaincus.
MARIN : Et nous?
MULDER : La Grande-Bretagne s’en tire avec les honneurs et un beau coup de main de notre part. Rien à
vous reprocher pendant les cinquante ans qui suivent à part l’invention des Spices Girls…
NAZI : (allemand)
Il ouvre la porte de la salle des machines. Mulder et les marins sont entraînés dedans et les Nazis ferment la porte en la verrouillant.
MARIN : Bon. À en croire notre hôte, c’est ici que se situent nos nouveaux quartiers…
MULDER : Vous qui parlez allemand, pourquoi ça hurlait comme ça sur le pont?
MARIN : Ils s’imaginent qu’on vient d’Amérique avec des armes pour l’Angleterre.
MULDER : Et c’est vrai?
MARIN : Écoutez, on tire seize pieds d’eau avec 78 000 tonnes de charges. On fait 21 nœuds en montant à
pleine puissance. Si jamais on a caché des armes quelque part, elles doivent sûrement pas peser bien lourd!
MULDER : Mais le commandant devait savoir, et c’est pour ça qu’il n’a pas cédé.
MARIN : Les Nazis sont montés à bord après avoir intercepté un de nos messages radio. C’était un
message codé, ils on juste remarqué qu’on parlait… d’Artémis. Vous connaissez ce mot là?
Des hommes, jamaïquains, approchent d’eux.
HOMME 1: Qui va là? J’ai dit qui va là!
HOMME 2 : Montrez-vous un peu que je sois pas obligé de taper dans le tas!
MARIN : Bas les pattes, mon gars, on est de l’équipage nous aussi.
HOMME : Mais pourquoi vous êtes descendu?
MARIN : On avait besoin de faire réchauffer notre thé, ça te dérange qu’on vienne, vieille bourrique?
HOMME : Y’a personne aux commandes?
MARIN 1: Si, y’a des types qui lèvent la main quand on leur dit Heil Hitler!
MARIN 2 : Tu connais pas l’Allemagne, hein, vielle bourrique? Les gens comme toi sont bien accueillit
dans le secteur.
MARIN 3 : C’est vrai…
MULDER : Pas question que le Queen Anne fasse route vers l’Allemagne!
MARIN 2 : Tiens donc, c’est nouveau ça?
MULDER : On doit l’en empêcher. Il n’y a pas d’armes cachées ici, mais il y a une chose beaucoup plus
dangereuse.
MARIN 1 : Artémis?
MULDER : En fait c’est le pseudonyme d’un scientifique, l’inventeur d’une arme terrible, une bombe qui
donnera la victoire au pays qui l’aura.
MARIN 1 : Qui a dit que cet Artémis est embarqué avec nous?
MULDER : Je l’ai vu à bord, attablé au salon.
Le marin sourit, se dirige vers la porte, et frappe sur celle-ci. Un Nazi l’ouvre.
MARIN 1 : (allemand)
Le marin sort et la Nazi referme la porte.
HOMME : (à Mulder) Y’a de quoi être déçu. Tu sais, les espions, ça se fourre partout! Méfies-toi de tout
le monde!
MARIN 2 : Faut aller stopper les machines! J’y vais!
Il va vers les machines.
MARIN 2 : Arrêtez tout! Arrêtez tout! Attendez, on arrive!… Faut tout arrêter! Attention! Poussez-vous!
Bon sang, poussez-vous!
Ils sont maintenant tous au fond de la salle, et d’autre hommes jamaïquains s’y trouvent.
MARIN 2 : Un peu de silence! Qui est-ce qui dirige la salle des machines? (à un des hommes) C’est toi,
hein? Tu pourrais répondre des fois! Hé, dit donc, je te parle, est-ce que t’es sourd? On arrête les machines, on arrête immédiatement!
L’homme à qui il parle ressemble tout à fait à Kersh.
KERSH : Pissez sur le charbon, les gars!
MARIN 2 : Arrête les machines, t’a entendu? On ne te demande pas ton avis, bourrique!
Kersh lui montre les chaînes sur les machines.
KERSH : Vous n’irez pas en Allemagne si vous ne pouvez pas gouverner! C’est moi qui donne les ordres,
et moi je décide qu’on rentre au pays!
MARIN : T’as bien regardé ton compas? T’as aucune chance d’aller en Angleterre en mettant le cap par
ici!
KERSH : Pourquoi aller en Angleterre? On file sur la Jamaïque!
LES AUTRES JAMAIQUAINS : Oui!
MARIN 3 : Je te dit qu’on rentre au pays, bougre d’abruti, je te dit de revenir au port d’attache!
MULDER : Écoutez-moi, écoutez-moi, c’est impossible d’aller en Angleterre, c’est bien trop loin!
Les autres jamaïquains crient carrément.
MARIN : (au jamaïquains) Silence! Taisez-vous! C’est un ordre! Le pays de ce navire, c’est l’Angleterre!
KERSH : La Jamaïque c’est notre pays!
MULDER : Silence! Vous n’atteindrez jamais la Jamaïque! D’ici là, les allemands vous sauterons sur le
poil, vous les croyez aveugles?
HOMME : Oh, qu’est-ce qu’il raconte celui-là?
KERSH : Une seconde, une seconde, une seconde! Je vous ai jamais vu, vous!
MULDER : Je m’appelle Mulder.
MARIN 2 : Lui, bien sûr, c’est vers son Amérique qu’il veut aller!
MULDER : Pas du tout! Ce que je veux, c’est que vous fassiez demi-tour pour revenir à votre point de
départ!
MARIN 2 : Non mais c’est dingue! La moitié du chemin est déjà faite!
MULDER : Il faut que vous fassiez demi-tour!
KERSH : Et pour aller dans quelle direction?
MULDER : Vers l’avenir!… enfin, le passé…
MARIN 2 : Ah…Évidemment, c’est notre pays à tous…
MULDER : Je vous expliquerez tout à l’heure.
Un Nazi entre.
NAZI : (allemand)
MULDER : (aux marins et jamaïquains) Il faut que vous fassiez demi-tour! Barrez la route aux Nazis,
sinon vos enfants ne seront jamais des hommes libres!
Les Nazis entraînent Mulder dans la salle où celui-ci a précédemment rencontré Scully. Les invités qui sont dans la salle de bal sont maintenant encerclés de Nazis. La musique est arrêtée.
NAZI : (allemand, aux invités du paquebot)
L’homme à la cigarette et Spender sont dans la salle. Les Nazis emmènent Mulder à eux.
SPENDER : Debout!
CSM : (allemand)
Spender traduit à Mulder.
SPENDER : Il y a ici un savant qui sait faire une bombe. Où se trouve-t-il?
MULDER : Aucune idée.
CSM: (allemand, à un Nazi, puis à Spender)
SPENDER : (à Mulder) Si vous continuez de vous taire, nous abattrons tous les passagers. Où se trouve le
savant?
MULDER : Je ne sais pas qui il est.
CSM : (allemand, à un Nazi)
Le Nazi marche dans la foule de passagers, où ont peu voir Scully. Il choisit un vieil homme aux cheveux blancs et l’exécute.
CSM : (allemand, à Spender)
SPENDER : (à Mulder) Combien de vies humaines voulez-vous sacrifier?
MULDER : Aucune.
SPENDER : Alors vous répondrez cette fois.
CSM : (allemand, à un Nazi)
On entend un autre coup de feu, donc on devine que l’ordre consistait à faire une autre victime.
SCULLY : Arrêtez! Il n’a pas la réponse à votre question!
Elle se met devant Spender.
SCULLY : Des innocents seront morts pour rien, il n’a rien à vous apprendre.
SPENDER : Taisez-vous! Retournez à votre place immédiatement!
SCULLY : Écoutez-moi une seconde, palpocket…
CSM : (allemand)
Spender pointe son arme sur Scully.
SPENDER : (à Mulder) Répondez à la question!
Mulder attend un instant, puis éloigne l’arme de Spender et se place entre lui et Scully.
MULDER : C’est d’accord, je vais parler.
CSM : (allemand, à Mulder)
Mulder fait quelques pas et pointe le vieil homme qui a été tué en premier.
MULDER : C’était cet homme-là, le savant.
Scully rejoins Mulder. Spender pointe à nouveau l’arme sur elle.
SCÈNE 5
De retour au présent. Scully, Frohike, Langly et Byers sont sur un petit bateau, près du Queen Anne, où les lumières sont allumées. Scully est dans la cabine.
FROHIKE : Hé Scully! Montez voir ça, Scully, vous n’allez pas en revenir!
Scully monte les rejoindre et voit le Queen Anne.
SCULLY : Qu’est-ce qu’il y a?
FROHIKE : Le temps vient de se dégager. Regardez.
SCULLY : C’est le Queen Anne?
BYERS : C’est bien lui!
SCULLY : Je n’arrive pas à le croire!
FROHIKE : Voir, c’est croire!
SCULLY : Ils ont de l’électricité.
BYERS : Mulder est peut-être déjà à bord.
SCULLY : Espérons-le!
De retour sur le Queen Anne, en 1939. Spender pointe toujours son arme sur Mulder et Scully.
SPENDER : Vous mentez!
SCULLY : Non, ce qu’il dit est vrai!
SPENDER : Taisez-vous! Où est le savant?
MULDER : Il est sous vos yeux, je viens de vous le dire!
SPENDER : (au autres Nazis) Fouillez-le!
Un Nazi prend les papiers d’identité de l’homme et les tend au CSM.
CSM : (allemand)
Spender traduit encore.
SPENDER : Comment s’appelait cet homme?
MULDER : John Brown. Ça ne vous dit rien ce nom-là, c’est trop tôt!
SPENDER : Comment s’appelait-il?
MULDER : (impatient) Bill Clinton! Pour comprendre, il y a cinquante ans à attendre!
Un homme, le scientifique en question, s’approche.
SCIENTIFIQUE : Arrêtez! Ne tirez pas! C’est moi, le savant!
SCULLY : Ne croyez pas ce qu’il vous dit. C’est moi que vous recherchez!
SCIENTIFIQUE : Voyons! Dites la vérité avant qu’un autre passager soit tué!
SCULLY : Je ne connais pas ce monsieur.
SCIENTIFIQUE : Je vous en supplie, ne la croyez pas! C’est pour me protéger qu’elle m’accompagne.
Sur ordre des services secrets.
Les Nazis entraînent le scientifique plus loin.
MULDER : (sarcastique, à Scully) Très impressionnant.
SCULLY : Vous pouvez être fier de vous.
L’homme à la cigarette les regarde un instant, puis se tourne vers un Nazi.
CSM : (allemand)
MULDER : Qu’est-ce qu’il a dit?
Le Nazi pousse Mulder et Scully de manière à se qu’ils tombent agenouillés sur le sol. CSM et Spender s’en vont.
MULDER : Je crois que j’ai compris ce qu’il a dit.
SCULLY : Vous comprenez vite.
Le Nazi pointe son arme derrière eux. Soudain, il n’y a plus aucun bruit de machineries.
SCULLY : Que s’est-il passé?
MULDER : Ils ont arrêté les machines!
Soudainement, tout les marins et les jamaïquains entrent dans la salle en courant et engage une bagarre avec les Nazis.
On revient au présent. Scully et les Lone Gunmen arpentent les couloirs désert du Queen Anne avec leurs lampes de poche. Scully est séparée des trois autres.
En 1939.
MULDER : Hé!
SCULLY : Quoi?
MULDER : Venez avec moi.
SCULLY : Pourquoi ça?
MULDER : Il n’y a que vous qui puissiez sauver ce paquebot!
Mulder et Scully profite de la cohue pour s’enfuir de la salle.
Dans le présent, les Lone Gunmen rejoignent Scully
En 1939, Mulder et Scully se sauvent dans un couloir.
MULDER : Par ici!
Ils entendent un Nazi derrière eux.
NAZI : (allemand)
Scully soupire et met ses mains derrière sa tête. Mulder fait de même.
SCULLY : (à Mulder) Maintenant on fait quoi?
NAZI : (allemand)
On entend un coup de feu. Mulder et Scully se retournent et voient le Nazi qui les menaçait étendu de tout son long par terre. On voit Skinner s’approcher. C’est lui qui a tué le Nazi.
SKINNER : Dieu bénisse l’Amérique… Allez, sauvez-vous, ne restez pas là!
Mulder et Scully continuent leur chemin, puis l’image se divise en deux. D’un côté, on voit Mulder et Scully en 1939, et de l’autre, dans le même couloir, mais venant du sens opposé, on voit Scully en 1998. Celle-ci cherche les Lone Gunmen.
SCULLY : Byers? Langly? Frohike?
Les deux Scully passent au exactement même endroit dans le couloir, et changent de côté de l’écran. Les Scully se retournent toutes les deux en même temps, comme si elles avaient senti quand elles avaient passé « à travers » l’autre. Puis, Scully de 1998 continue, et Mulder attrape la main de Scully de 1939 et l’incite à continuer à avancer.
MULDER : Venez! Venez!
L’image de l’écran redevient normale et, au présent, Scully retrouve les Lone Gunmen.
SCULLY : Ah, vous voilà.
L’écran se divise à nouveau en deux quand Scully de 1998 et les Lone Gunmen entre dans la salle où a lieu la bagarre. D’un côté, en 1939, tout le monde se bat, mais de l’autre côté, en 1998, Scully, Byers, Langly et Frohike se promène dans la salle déserte.
L’image redevient normale et on voit, en 1939, Mulder et Scully en dehors, sur le paquebot. C’est toujours la nuit.
SCULLY : Qu’est-ce que vous allez faire?
MULDER : Vous dire comment vous aller sauver le paquebot.
SCULLY : Et vous alors?
MULDER : Je dois m’en aller, je dois revenir dans l’histoire.
SCULLY : Quoi?
Mulder tient les bras de Scully.
MULDER : Je vous laisse libérer l’avenir.
Scully commence à essayer de s’en aller.
MULDER : Attendez! Écoutez-moi! Le navire a été piégé dans une zone qu’on appelle le triangle des
Bermudes, une sorte de fêlure dans l’espace-temps.
SCULLY : C’est vous qui êtes fêlé!
MULDER : Vous connaissez Einstein? Il a montré que c’était théoriquement possible, comme il a annoncé
l’invention d’une arme capable de détruire le monde entier!
SCULLY : Ah oui? Et bien?…
MULDER : Si vous n’arrivez pas à convaincre l’équipage de faire demi-tour pour retrouver votre point de
départ dans le triangle des Bermudes, tout ce que Einstein a imaginé de pire arrivera. L’avenir de l’humanité sera bouleversé.
SCULLY : Et alors, concrètement, qu’est-ce qui ce passera, hein?
MULDER : Il est probable que je n’existerai pas.
Scully ne semble pas le croire.
SCULLY : Oh…
MULDER : Et vous non plus…
SCULLY : Ah…
MULDER : Et on ne se rencontrera pas.
Mulder l’embrasse, et Scully lui rend le baiser. Il s’éloigne d’elle. Scully le regarde un moment, recule son poing droit et lui balance en plein figure… Mulder met la main à sa joue, réflexe sous le coup de la douleur, et Scully tient son poing, qui semble avoir souffert du choc…
MULDER : Je crois que j’aurais préféré la main gauche.
Mulder s’éloigne d’elle, enjambe le bastingage et saute dans la mer.
SCULLY : Hé!
Elle va où Mulder a sauté et lui lance une bouée de secours.
On entend des gens parler vaguement, et remonter Mulder dans un petit bateau.
SCÈNE 6
En 1998, Mulder est couché dans un lit d’hôpital, inconscient. Scully essaie de le réveiller.
SCULLY : Mulder? Mulder, c’est moi. Hmm?
Mulder se réveille.
MULDER : Je suis revenu à bord?
Il tente de s’asseoir.
SCULLY : Tu es dans un hôpital.
MULDER : Oh…
SCULLY : Reste tranquille.
MULDER : Je me sens… claqué.
SCULLY : C’est bien normal. Ça a failli être ta grande croisière.
MULDER : Qu’est-ce qui m’est arrivé?
SCULLY : Tu as fait une bêtise, une véritable gaminerie.
MULDER : Oh… qu’est-ce que j’ai fait?
SCULLY : Tu es parti à la recherche d’un bateau… disparu depuis soixante ans.
MULDER : Ça me dit quelque chose…
Les Lone Gunmen entrent dans la chambre d’hôpital.
FROHIKE : Le prince charmant se réveille?
MULDER : (à Scully) Tu étais là-bas.
SCULLY : Mmm?
MULDER : Tu dansais dans le grand salon.
Skinner entre.
LANGLY : Il délire…
MULDER : (en indiquant Skinner) Lui aussi il y était.
Skinner met un bouquet de fleur sur la table à côté du lit.
SKINNER : Tenez, ça vient de mon jardin.
MULDER : (à Skinner) Vous faisiez partie des soldats Nazis.
SCULLY : Mulder, faut redescendre sur terre, c’est un ordre.
SKINNER : Raison de plus pour qu’il refuse…
FROHIKE : Mouais…
Mulder met la main sur Scully.
MULDER : Tu as sauvé le monde, Scully.
SCULLY : Oui, c’est vrai, je le reconnais.
FROHIKE : À quoi ils l’on drogué?
LANGLY : J’aimerais bien le savoir!
MULDER : Je t’assure que je t’ai vu! Tu étais embarqué sur le Queen Anne avec Artémis. Je t’ai dit de
leur faire faire demi-tour et j’ai enjambé le bastingage!
SCULLY : Oui, bien entendu. Le bateau sur lequel tu étais a été retrouvé en milles morceaux. Et pour ce
qui est du Queen Anne, il dérivait comme un vaisseau fantôme.
MULDER : Non… non non non. Toi et moi… nous… nous étions sur le paquebot, en 1939.
SKINNER : Tâchez de bien vous remettre, parce que le jour de votre sortie, je vous promet un bon coup de
pied au cul. (au Lone Gunmen) Allez, on y va!
Skinner et les Lone Gunmen quittent la chambre.
MULDER : J’ai failli ne plus jamais te revoir. Mais… tu m’as fait confiance.
SCULLY : La preuve que tu rêvais.
Elle lui parle comme si elle parlait à un enfant.
SCULLY : Mulder, à présent, tu ferme les yeux, et tu te dis cent fois qu’on est nulle part aussi bien que
chez soi.
Mulder sourit. Scully commence à s’en aller, mais Mulder la retient.
MULDER : Attend une seconde!
Scully revient et se penche au dessus de lui, sa figure à quelques centimètres de celle de Mulder.
SCULLY : Oui?
Ils ne disent rien pendant un long moment, toujours en regardant l’autre.
MULDER : Je t’aime, Scully.
SCULLY : (découragée, persuadée qu’il délire encore) D’accord…
Elle s’en va. Mulder la regarde s’éloigner. Il se couche à nouveau, mais aussitôt que sa joue touche à l’oreiller, il remonte la tête et frotte sa joue à l’endroit où Scully de 1939 l’a frappé. Il sourit.
Source : LVEI.net